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Interview : 9 mois après Chido le Président du comité départemental s'exprime sur Mayotte

19 Septembre 2025
Moustoifa AHAMADA s'exprimant lors de l'Assemblée Générale de la MASFIP le mercredi 10 septembre 2025
le Président du comité départemental s'exprime sur Mayotte
9 mois après le passage du cyclone Chido, le Président du comité départemental de Mayotte, Moustoifa AHAMADA, s'exprime sur la situation de 101ème département de France.  Intervenu lors de l'Assemblée générale de la MASFIP qui s'est tenue les 10 et 11 septembre derniers, il revient sur cette catastrophe dont les répercussions se font ressentir encore aujourd'hui.

 
  • Comment avez-vous vécu le passage du cyclone Chido ?
Le samedi 14 décembre 2024, le cyclone CHIDO a dévasté le département de Mayotte. Ce phénomène restera à jamais dans la mémoire des mahorais.
Il n'y a pas eu véritablement de préparation et donc on ne pouvait pas anticiper l'arrivée du cyclone, ni prendre conscience de sa gravité.

Nous nous sommes retrouvés en l'espace de quelques heures face à une catastrophe naturelle d'une ampleur inédite, avec un bilan très lourd, officiellement 39 victimes mais qui semble largement sous-estimé : logements détruits, coupure d'eau, d'électricité, d'internet et du réseau téléphonique, rupture de produits alimentaires dans les magasins, fermeture des écoles et de l'aéroport avec une impossibilité de quitter le territoire durant plusieurs semaines etc. Les experts parlaient d'une « situation apocalyptique ».


Intervention de Moustoifa AHAMADA le mercredi 10 septembre 2025

 
 
  • Parmi les sinistrés, certains de nos adhérents ont été gravement touchés par la catastrophe. Comment s'est déroulée la mobilisation des militants ? Quelles actions ont été menées et quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Dès la levée de l'alerte par la préfecture, le comité 976 s'est mobilisé pour venir en aide aux adhérents. Nous nous sommes rapprochés de notre administration pour connaître la situation des sinistrés en participant quotidiennement à la cellule de crise mise en place. Ce qui nous a permis de connaître la situation individuelle de chaque adhérent et de mutualiser nos actions avec les services sociaux.

Dans les heures qui ont suivi le cyclone, nous avons pris l'attache du siège de la MASFIP pour connaître les modalités du déploiement de « l'allocation sinistre d'urgence » et notre mobilisation consistait justement à rappeler l'existence et les conditions d'attribution de cette allocation et ainsi de faire le lien entre les adhérents et nos conseillers mutualistes (CM).

Dans cette phase d'urgence, plusieurs difficultés rencontrées sur le terrain, à commencer par l'absence de moyens de communication pour contacter les CM[1] et envoyer les premières photos des dégâts. Nous avons profité des visites de reconnaissance sur le terrain pour toucher tous nos adhérents et les accompagner pour effectuer ces démarches.
 
  • Grâce à votre intervention et à celle des militants, 81 adhérents ont pu bénéficier d'une aide financière. Comment celle-ci a-t-elle pu contribuer au rétablissement de nos adhérents ?
L'aide de la MASFIP est très appréciée et a permis de résoudre les premières urgences des adhérents : s'équiper de bâches pour colmater les toits arrachés par le cyclone, acheter de l'eau et trouver des solutions d'hébergement.

Je souhaite ici remercier le siège et souligner la mobilisation sans faille de nos CM pour accompagner les adhérents de Mayotte et plus particulièrement Farouk LAFI. Je salue également au passage le dévouement de notre administrateur référent, Thierry FARDEAU, pour qui l'attachement envers l'Océan Indien n'est plus à démontrer.

Enfin, un clin d'oeil à mon binôme de toujours, Mohamed YOUSSOUF, sans qui cet engagement mutualiste au profit du territoire de Mayotte ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui.
 
  • Et maintenant, reste-t-il des actions à mener pour les militants à Mayotte ? 
La situation n'a pas évolué et les difficultés se sont accentuées avec le passage du cyclone. Il faut tout reconstruire aujourd'hui. On craint fortement l'arrivée prochaine de la saison des pluies avec nos habitations fragilisées. La majorité de la population est toujours à la recherche de moyens pour effectuer les réparations.

Le traumatisme qui a touché la population et plus particulièrement les enfants est sans précédent, ce qui nécessite un dispositif d'accompagnement sur la santé mentale.

La situation optimale serait d'avoir un suivi et de faire un point dans quelques mois avec les adhérents de Mayotte. Cependant, le contexte post-PSC inquiète fortement nos adhérents sur un territoire qui cumule déjà toutes les difficultés et considéré comme le premier désert médical de France.



Une situation mahoraise qui mérite encore toute notre attention donc et qui aura fait l'objet d'une intervention lors de l'Assemblée générale qui s'est tenue les 10 et 11 septembre 2025.
 
[1] Du fait du décalage horaire avec la France métropolitaine
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